Difficile de fuir quand, même après le déconfinement, il est conseillé de rester chez soi. Une solution ? La lecture, bien sûr ! Chaque semaine, retrouvez sept épisodes du podcast La Fugue. Des romans, des poèmes, des polars, des essais… on vous lit quelques jolis extraits picorés au cours de nos lectures. Une onde apaisante pour partir en week-end ou égayer chaque jour de votre semaine.
Jour #1 : La Police, Minoui, Aragon, Monroe
Le dessinateur Pierre La Police parodie le programme télé dédié aux questions de santé dans sa bande-dessinée Top Télé Maximum tandis que la journaliste Delphine Minoui nous ouvre les portes de la bibliothèque clandestine détruite de Daraya pendant la guerre en Syrie dans son livre-témoignage Les Passeurs de livres de Daraya. Aragon décrit le trouble d’Aurélien amoureux. Enfin, dans ses écrits personnels Fragments : poèmes, écrits intimes, lettres, Marilyn Monroe raconte ses difficultés à croire en elle dans milieu aussi concurrentiel que le cinéma hollywoodien.
Nos sons :
– Delhi – Drumstick Boy
– Spanish rhapsody – Salvetti, S. et Alessios Mandolin Quartet (Library of Congress)
– Rosa Bianca – Ensemble Parchemins
Jour #2 : Louis, Sartre, Dannemark, Moussafir
Comment vivre, quand on est à côté du monde ? Edouard Louis, dans Qui a tué mon père, se souvient de la vie de son père volée par l’usine, et Jean-Paul Sartre, dans Les mots, se rend compte que le monde qui l’entoure se passe très bien de lui. Dans Une fraction d’éternité, Francis Dannemark, lui, pose que le malheur, c’est ennuyant comme un film de série B. Et puis, Raphaële Moussafir nous emmène en vacances, ou plutôt dans un cauchemar de vacances d’une de ses héroïnes de Du vent dans mes mollets, qui se demande comme elle va bien pouvoir descendre du toit sur lequel elle est montée.
Nos sons :
– Mikrokosmos – Duo Fines Lames
– Non ha sott’il ciel – Ensemble Parchemins
Invitée du jour : Marie Boyer
Jour #3 : Pagnol, Zola, Bonnard et Minoui
Pour Marcel Pagnol, c’est Le temps des amours : les boules d’une partie d’anthologie se mêlent aux couleurs tourbillonnantes des Halles qui sont, selon Emile Zola, Le Ventre de Paris. Car, La couleur agit, disait Pierre Bonnard, qui, dans une lettre à son ami Henri Matisse rapportée par Antoine Terrasse, nous invite à retrouver les vastes paysages aux couleurs éclatantes du peintre, graveur et décorateur. On entend, alors, entrelacée, l’histoire de cette bibliothèque clandestine syrienne, des Passeurs de livres de Daraya, écrit par Delphine Minoui, comme un hymne à la liberté.
Notre son :
– 94 – Drumstick Boy
Invitée du jour : Anaïs Beji
Jour #4 : Verlaine, Giannoni, Chollet, Zweig
La tempête fait rage, le tonnerre gronde, dans le poème “Marine” de Paul Verlaine. Dans Oeil ouvert, oeil fermé, David Giannoni nous invite à nous révolter et à exister pleinement. Mona Chollet espère, dans Sorcières, que la liberté des femmes et de leurs corps cessera d’être perçue comme de la magie noire. Dans Amok, Stefan Zweig nous plonge dans une nuit moite et inquiétante sur le quai d’un paquebot.
Notre son :
– Prélude 6, Jean-Sebastien Bach, DAVE
Invitée du jour : Marie Boyer
Jour #5 : Queneau, Abadie, Pujol, Tournier
Raymond Queneau nous embarque d’abord dans des Exercices de style rythmés par la rime -ule dans son poème “Homothéleutes”. Puis Jean-Pierre Abadie donne les bonnes raisons d’écrire sur sa vie dans La mémoire à saute-mouton. Philippe Pujol dans son enquête La fabrique du monstre décrit la pauvreté des quartiers nord de Marseille. Et enfin Michel Tournier dans Le Roi des Aulnes nous décrypte le langage des champignons.
Nos sons :
– Kitten on the Keys – Confrey, Zez (Library of Congress)
– Extraits de Lorena – Archive of Folk Culture, American Folklife Center, Library of Congress
Jour #6 : Hugo, Minoui, Besnier & Galeron, Vian
Dans cet épisode, on saute d’ambiance en ambiance : d’abord, entre les murs du tribunal devant lequel se présente Claude Gueux, dans le roman éponyme de Victor Hugo, puis, au détour d’une note de vibraphone, on se retrouve en Syrie, parmi les Passeurs de livre de Daraya que raconte Delphine Minoui. Une autre note de Belà Bartok, et c’est en enfance qu’on atterrit, avec le Rap des rats de Michel Besnier et Henri Galero. On finit avec un nouveau mélange des genres : Boris Vian et ses “Ecrits sur le jazz”, publiés en 1949 dans Combat, lus sur un air de disco…
Nos sons :
– Bartok interprété au vibraphone par DAVE
– Discovid-19 – Emilien Péroutin et Pierre Anfray
Jour #7 : Le Canard enchaîné, Minoui, Anouilh, Chedid
Comment aurions-nous pu clore cette série sans nous auto-critiquer un petit peu ? Pour cela, on vous lit des petites perles de journalistes, repérées par Le Canard enchaîné dans son édition du 6 mai 2020. S’ensuit un des livres préférées de la rédac. Vous l’avez deviné ! Delphine Minoui revient avec Les Passeurs de livres de Daraya. On finit par une dose d’amour, de mort, avec Antigone, de Jean Anouilh, et aussi de désir, grâce à M et sa chanson Qui de nous deux ?
Nos sons :
– Diggy, Opened Eyes Woke, Nothing On Me (bibliothèque audio de Youtube)
Invitée du jour : Marie Boyer
Jingle : Fugue XVI, Le Clavier bien tempéré vol.2, Jean-Sébastien Bach – DAVE and the Rouckets
Marion Mayer, Marion Michel, Alice Marot, Clémence Pénard, Justine Daniel